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Des mots plein la tête
27 juin 2021

Exercice de style (d'après Queneau)

Histoire banale :

Un enfant se promène dans la rue. Il passe devant une vieille maison abandonnée. Il ramasse un gros caillou et pour s'amuser, le lance en direction d'une fenêtre dont il brise un carreau. Un voisin qui l'a vu faire lui cours après pour le punir.

Plus tard, l'enfant raconte son exploit à une copine sans parler de la peur que lui a fait le voisin.

 

Précision :

Le 22 juin 1998 à 10h58 du matin, Julien Dutilleuil, âgé de 10 ans, 7 mois, 3 jours et 2 heures, se promenait dans la rue des Lilas située à Fortsulpice dans l'Ain, suivant une direction nord-nord-ouest.

Alors qu'il passait à 11h01 devant la maison située au numéro 10 et abandonnée depuis 15 ans 3 mois 6 jours et 7 heures, il s'arrêta à 1,1 mètre du portail pour ramasser un pierre en granit pesant 53 g qu'il lança de toutes ses forces en direction de la fenêtre du salon située sur le côté gauche de la maison après avoir effectué un tour de 360 degrés sur lui-même pour voir si personne n'arrivait.

Le caillou propulsé dans une direction sud-ouest brisa le carreau situé en bas à droite de la fenêtre en 34 morceaux qui tombèrent avec le caillou à l'intérieur de la maison, atterrissant sur le parquet.

C'est alors que Monsieur Jacques Martin âgé de 73 ans 11 mois 2 jours et 3 heures, qui venait de sortir de sa maison située au numéro 8 et se trouvait à 25,5 mètres sur le même trottoir que l'enfant se mit à pousser des cris dont le volume était de 100 décibel avant de s'élancer vers le garçon qui se sauva aussitôt.

Le même jour à 16h24 devant la boulangerie située au numéro 14 boulevard Lepère et dénommée Au bon pain, alors qu'il se trouvait à 50 cm de la vitrine, Julien Dutilleuil raconta son exploit à Léonie Richler âgée de 9 ans 6 mois 7 jours et 3 heures et qui était à 30 cm de lui, sans préciser toutefois la peur que lui avait inspirée Monsieur Jacques Martin.

 

Références à la zoologie :

Un petit garçon aussi roux qu'un renard se promenait en trottinant comme une souris le long de la rue du Héron.

Alors qu'il passait devant une maison abandonnée, son regard d'aigle lui permit de découvrir une pierre de la taille d'un œuf d'oie. Il jeta un coup d’œil prudent de lynx pour vérifier qu'aucun passant ne viendrait et le déranger puis, malin comme un single, avec la vivacité du serpent, il attrapa la pierre et la lança avec la force du taureau – ou plutôt du veau – en direction d'une des fenêtres de la maison.

La pierre s'envola comme une hirondelle pour aller fracasser un des carreaux de la fenêtre.

Mais notre tête de linotte n'avait pas remarqué la présence d'un voisin, un vieil homme moche comme un pou, sinistre comme un corbeau et doté d'un caractère de cochon. Ce drôle d'oiseau se mit soudain à pousser des cris d'orfraie avant de fondre sur l'enfant tel un faucon sur un mulot. Ce dernier n'ayant pas la force d'un grizzli, se mit aussitôt à courir dans une autre direction et se sauva avec la rapidité du lévrier afghan.

Plus tard, le petit garçon, fier comme un paon, raconta son exploit à une camarade aux yeux de biche et au sourire de chat, sans mentionner la peur que le vieux tigre lui avait faite.

 

La phrase la plus longue :

Un petit garçon qui aimait faire des blagues et n'aimait pas l'école parce qu'à l'école, il faut toujours travailler et qu'on peut jamais faire des blagues sinon, on se fait punir par la maîtresse qui n'a aucun sens de l'humour, se promenait dans une rue qu'il croyait déserte et où il se croyait peinard quand, en passant devant une maison abandonnée depuis tellement longtemps que plus personne ne se souvenait d'y avoir vu quelqu'un vivre, il vit un gros caillou et eut l'idée, saugrenue mais géniale à ses yeux, et après avoir jeter un coup d’œil autour pour s'assure qu'il était seul – parce que certaines choses demandent de la solitude et les bêtises en font partie – de le lancer en direction d'une fenêtre dont il brisa un carreau, car à force de jeter des trucs sur tout et n'importe quoi et même le chien du voisin quand personne ne pouvait le voir, il était devenu très fort au lancer d'objets ; mais c'était sans compter sur le voisin de la sus-mentionnée maison abandonnée qui venait de sortir de chez lui pour aller faire son marché comme il le faisait chaque jour depuis qu'il était parti à la retraite sauf, bien sûr, les jours où il n'y avait pas marché, et qui lui fonça dessus pour lui infliger une correction, lui donnant une peur bleue qui le fit fuir et dont il se garda bien de parler quand il rapporta son exploit à sa meilleure amie qui n'avait pas pu assister à la scène parce que son père étant l'instituteur, elle n'avait pas la possibilité de sécher les cours en signant un faux mot d'excuse à la place de ses parents.

 

Style bonimenteur :

Allez ! Allez ! Messieurs-dames ! Approchez-vous un peu ! Venez écouter l'histoire extraordinaire mais ô combien véridique de ce petit garçon qui, après avoir ramassé une pierre dans la rue au cours d'une de ses promenades l'a lancée... où ça, me direz-vous ? Et bien dans une fenêtre, oui, Madame, dans une fenêtre ! Mais attention, pas n'importe quelle fenêtre ! C'était la fenêtre d'une maison abandonnée !

Croyez-moi, c'est une histoire authentique, garantie 100 % véritable sous contrôle d'huissier !

Et le plus extraordinaire, c'est que ce petit garçon a réussi à casser un carreau non pas en deux, non pas en trois, non pas en quatre mais en 34, oui Monsieur, en 34 morceaux !

Et cet exploit Messieurs-dames, a eu lieu sous le regard d'un voisin, j'ai bien dit un voisin, qui a fait fuir l'enfant en lui courant après pour le punir comme il le méritait !

Mais mon histoire ne s'arrête pas là car le petit garçon, fier de ce qu'il avait accompli, a tout raconté à sa copine, oui, sa copine, mais sans lui dire, bien sûr, à quel point il avait eu peur du voisin !

 

Mots féminins uniquement :

Zarha était sortie de mauvaise humeur de l'école, à cause de la maîtresse qui n'avait rien trouvé de mieux à faire que de l'interroger devant toute la classe sur la seule chose qu'elle n'avait pas révisée dans ses leçons.

Alors qu'elle longeait la rue de la Lavandière, en passant devant une vieille maison abandonnée qui la faisait frissonner de peur chaque fois qu'elle la voyait, elle vit une pierre par terre, juste assez grande pour sa main. Elle la ramassa pour l'examiner et eut soudain l'idée saugrenue mais géniale pour elle de la lancer sur la maison.

Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait une telle bêtise mais d'habitude, elle les faisait à la maison, bien cachée dans sa cabane, et c'était la chienne de la voisine qu'elle visait parce qu'elle était stupide et qu'elle aboyait toute la journée – la chienne, pas la voisine.

Après avoir vérifié que personne ne pouvait la voir, elle lança de toutes ses forces la pierre qui alla fracasser la vitre de ce qui était autrefois la cuisine.

Fière de sa réussite, Zarha dû toutefois fuir, effrayée par la harangue d'une voisine qui était sortie de chez elle à la seconde où elle lançait sa pierre et se mêlait d'affaires qui ne la regardaient.

Plus tard, Zarha pu raconter l'anecdote à une amie mais préféra ne rien dire de la peur que la vieille sorcière lui avait inspirée.

 

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